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lundi 29 septembre 2014

Cutest video ever

Ce vidéo m'a fait sourire, et, les hormones aidant, m'a aussi arraché quelques larmes. 

En 3 parties, une pour chaque trimestre. 

Mon bébé miracle, moi aussi je t'aime tant, et j'adore te sentir grandir dans mon ventre. 



mercredi 10 septembre 2014

La jalousie

Je l'ai ressentie moi aussi. À voir mes amies, mes collègues, des pures inconnues, tomber enceinte aussi facilement qu'on décide de changer de coupe de cheveux, et tenir dans leurs bras leur beau bébé en santé au bout de 9 mois, sans problèmes, sans embûches, sans déchirure.

C'est humain. Quand on a perdu un bébé, ne pas ressentir cette jalousie relève du domaine de l'impossible. Souffrir du manque de compréhension des autres, du manque de délicatesse des autres mamans ou juste des gens en général, face à notre drame, c'est normal aussi.

Mais la méchanceté? Je ne la comprend pas.

Dans une période plus sombre, quand j'ai été convaincue que jamais plus je ne porterais un bébé au-delà du premier trimestre, quand j'étais certaine que la vie m'enlèverait tous mes bébés, j'ai cherché du soutien. J'ai souffert du tabou qui entoure le deuil périnatal. J'ai entendu plein de gens me dire les platitudes les plus absurdes («Tu en auras d'autres», «C'est le destin», «Il était sûrement mal formé ou handicapé», etc.) et j'ai eu envie de leur cracher au visage. Mon chum n'a pas su me réconforter, il ne comprenait pas. Je ne le blâme pas. Il n'a pas vécu les fausses couches comme moi. Je le comprend maintenant.

Dans cette période plus sombre, j'ai donc trouvé le réconfort ailleurs. En particulier sur internet, par le biais de forums de discussion. Le forum «Nos p'tits anges au paradis» a été d'un grand soutien pour moi, et j'y ai rencontré des femmes merveilleuses qui sont aujourd'hui de bonnes amies. Ces femmes et moi nous comprenons, comme peu de gens peuvent se comprendre. Et à nos brunchs trimestriels au Pacini à Laval, on sait qu'on peut tout se dire. Que personne ne jugera. Que personne ne grimacera si on parle de la façon dont l'une a accouché de son bébé mort-né ou de celle qui a pris la décision d'interrompre sa grossesse à cause d'une trisomie. Que du soutien, que de la compréhension. C'est si précieux.

Je me suis aussi abonnée à des pages Facebook sur le deuil périnatal. Quelques unes. Ce qui fait que mon fil d'actualité est souvent parsemé de posts à la fois tristes et pleins d'espoir. Des histoires de mamans qui se rappellent douloureusement qu'il y a 1 an, leur petit ange les quittait. Ou des histoires de mamans qui vont bientôt accoucher du bébé espoir, celui qui est venu «après». Comme ma petite grenouille #2. Ça peut paraître lourd, de rester abonnée à ces pages. Mais je me sens solidaire de ces femmes. Après tout, je suis tombée enceinte 5 fois, et je n'ai qu'un enfant en vie et un gros gros espoir dans mon ventre.

Et parfois, dans ces posts qui défilent sur mon Facebook, se glisse un truc qui me rend vraiment amère. Une jalousie trop grande. Trop grave. Des femmes qui crient leur douleur de la mauvaise façon. Elles sont jalouses de leurs amies ou de leurs collègues qui sont enceintes. Mais elles vont parfois jusqu'à souhaiter un malheur à ces femmes.

Pourquoi?

Un enfant qui meurt dans le ventre de sa mère ou peu après la naissance, c'est un de trop. Ça ne devrait jamais arriver. Elles le savent, elles l'ont vécu et elles en souffrent. Que leur belle-soeur ou leur collègue perde aussi le sien, qu'est-ce que ça leur apportera? Elles n'auront pas à le rencontrer? À féliciter la nouvelle maman? Elles pourront dire «Tu vois, ça ne m'est pas arrivé qu'à moi, toi non plus tu n'étais pas à l'abri»? Big deal... Il y a moyen de ne pas se confronter à une situation délicate sans souhaiter un tel malheur aux autres, juste parce que la vie leur a enlevé leur propre bonheur.

J'ai encore vu aujourd'hui, des femmes écrire des choses horribles. «Moi j'ai perdu un de mes deux jumeaux, et quand je vois des femmes enceintes de jumeaux, je voudrais qu'elles en perdent un comme moi...» WHAT??!?! La douleur justifie-t-elle de souhaiter la mort d'un autre enfant?!??

Jalouser ces femmes qui ont des enfants, c'est juste normal. Ne pas réussir à être heureuse pour elles, c'est tellement facile à comprendre. Se dire «je voudrais que ce soit moi qui ait le bonheur» c'est juste humain. Se dire «je voudrais que ce soit elle qui ait le malheur» c'est vraiment aberrant et ça ne t'apportera jamais le bonheur. Le nombre d'enfants sur la terre n'est pas fixe, et ce n'est pas parce qu'une autre femme a un enfant que tu n'as pas eu le tien. Son bonheur n'a rien à voir avec ton malheur, et ton malheur n'a rien à voir avec son bonheur.

Je suis triste pour ces femmes qui souffrent et qui cultivent leur souffrance. On ne peut pas guérir quand on pense ainsi. Mais le deuil est long à faire, et chacune ne passe pas par les mêmes étapes. Peut-être que si ma souffrance avait été plus grande, je l'aurais traversée aussi, dans un tréfond très noir de mon âme. Du moins, je ne l'aurais jamais verbalisée sur Facebook! Je leur souhaite de mieux se sentir un jour.

De mon côté, je me suis moi-même sentie un peu mal d'annoncer que ma grossesse allait finalement bien, à des amies qui essaient encore de tomber enceinte, sans succès. Je sais à quel point c'est long, j'ai attendu plus de 2 ans. Mais au fond, je sais que mon bonheur ne leur enlève rien. J'essaie seulement d'être délicate dans la manière dont je leur en parle. Quand ma meilleure amie a commencé à essayer d'avoir son 2e enfant, ça faisait déjà quelques mois que j'essayais d'avoir le mien. Quand son fils est né, j'essayais encore. Je suis allée la voir à l'hôpital pour rencontrer ce petit trésor, le coeur brisé. Bien sûr, j'en ai souffert et j'ai souhaité être à sa place. Mais JAMAIS je n'aurais souhaité qu'elle soit à la mienne!!! Ni personne d'autre d'ailleurs.

Peut-être que certaines de ces femmes liront ce billet sur mon blogue. Elles diront que je ne comprend pas. C'est vrai. Je compatis à votre souffrance, mais je ne comprends pas votre haine. Je peux seulement vous dire, avec certitude, qu'elle ne vous apportera jamais rien de bon, pas le moindre soulagement. Et oui, la vie est injuste. Elle m'a pris 3 bébés, elle a pris les vôtres aussi, et rien ne justifiait ça. Ce n'est pas une raison pour souhaiter injustement du mal aux autres.