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jeudi 16 août 2012

L'aventure, ou comment on fait les bébés

Aux mamans, aux futures mamans, à celles qui essaient de devenir mamans : avez-vous des trucs pour trouver votre ovulation? Utilisez-vous des courbes de température comme celle de Mamanandco? Utilisez-vous des applications sur votre iPhone ou Android pour cibler votre période de fertilité? Ou vous laissez-vous guider par vos «feelings»?

De mon côté, j'ai un peu testé tout ça. Pour ma première grossesse, qui s'est transformée en fausse couche, c'était un peu un bébé-surprise. J'avais arrêté le condom, en me disant que «Si ça avait pris 5 ans à ma mère pour tomber enceinte, ça m'en prendrait bien 10 à moi!» quelle connerie... je suis tombée enceinte le premier mois. Celui où je venais de me trouver une nouvelle job. Stress, questionnements, insomnie = fausse couche. J'ai perdu mon bébé le matin même de mon embauche. Perdre un bébé, c'est déjà abominable. Perdre un bébé dans les toilettes de sa job, en cachette, en devant s'empêcher de pleurer, sans son conjoint, sans son médecin, et n'osant pas s'en aller à la maison parce que, bordel, c'est notre première journée! C'est plutôt pénible. Heureusement pour moi, bébé est parti vite, sans soucis, je n'ai pas eu besoin de curetage, et à part un «rush» d'hormones épouvantable qui a duré 12 jours, je n'ai pas eu trop de problèmes. J'ai pleuré ma vie en rentrant le soir à la maison, mais ma famille et mon copain étaient là pour moi.

Après ça, plus question d'attendre des mois, que ma situation soit stable avec mon emploi. Non, non, non. Une femme enceinte, c'est déjà instable. Une femme qui vient de faire une fausse couche, c'est une montagne d'hormones à «high». Mon corps croyait encore que j'étais enceinte, et mon cerveau avait beaucoup de misère à assimiler le contraire. J'ai développé une phobie des fausses couches. Je me suis imaginé le pire : les fausses couches à répétition, incapacité de garder un bébé, grossesses extra-utérines, mort intra-utérine, etc. J'avais tellement peur de ne plus jamais être capable de porter un bébé à terme. Et j'en voulais un TOUT DE SUITE.

Alors j'ai calculé ma courbe d'ovulation. Et dès que la période de fertilité s'est pointée, je me suis mise au travail. Mon copain était plus ou moins d'accord. Il trouvait qu'on aurait du attendre quelques mois. Après tout, lui aussi, il vivait un deuil. Une fausse couche, ce n'est pas le deuil d'un feotus. C'est le deuil d'un futur. De la vie de famille qu'on s'était imaginé la seconde où on a vu le petit « + » bleu sur le test en plastique. Kevin vivait ça différemment de moi. Moi, je voulais mon bébé. J'étais persuadée, dans une belle naïveté teintée d'hormones et de larmes, que mon bébé allait revenir, que l'âme de mon bébé serait la même que celui que j'avais porté et perdu, car je l'avais tellement aimé. Je l'avais déjà appelé Damien. Et quand je suis retombée enceinte, j'ai choisi à nouveau le même prénom.

Bref, 3 semaines après la fausse couche, ovulation. 10 jours plus tard : test positif. Kevin n'y croyait même pas. Il n'a presque pas eu de réaction quand je le lui ai annoncé. Ça m'avait vexée.

Cette grossesse s'est bien passée, et le 13 janvier 2010, mon fils, le plus beau miracle du monde, a vu le jour par césarienne, à l'hôpital de la Cité de la Santé à Laval.

Damien (1 mois) et maman - mars 2010

Je voulais attendre qu'il ait 2-3 ans avant de lui faire un petit frère ou une petite soeur. En janvier, nous avons retenté l'expérience. Mais maintenant, j'avais un iPhone! J'ai downloadé tout ce qui se faisait comme application de suivi de grossesse. J'ai obtenu la durée moyenne des mes cycles, évalué ma période de fertilité, etc. Et cette fois-ci, après 4 mois d'essai, toujours rien, sinon une amère déception à chaque début de règles. J'en suis restée un peu perplexe. Ça avait été si facile, les autres fois! Vous me direz : «Il y a des couples qui attendent parfois des années avant de pouvoir concevoir.» C'est vrai. Mais les 2 fois précédentes, ça avait marché du premier coup. L'humain est ainsi fait qu'il s'habitue rapidement à la facilité. J'étais contrariée.

Puis, sur un coup de tête, nous avons décidé d'acheter une maison. Changement de plans. Alors j'ai pris une pause-condom. Je ne voulais pas de bébé dans mon ventre pour un déménagement qui allait être éprouvant pour moi mais aussi pour Damien.

Maintenant, 2 mois après le déménagement, nous venons de reprendre les essais. Encore une fois, premier mois sans succès. Mais cette fois-ci, j'ai plus ou moins envie de faire une courbe d'ovulation ou de cibler ma période de fertilité. J'aurais plutôt tendance à laisser aller les choses d'elles-mêmes. Ne pas essayer de provoquer les choses. Ne pas angoisser. Ne pas m'en faire. Même si j'ai bien hâte, non : terriblement hâte, de tenir à nouveau un petit être si précieux dans mes bras, de le nourrir, l'allaiter, veiller sur lui ou elle.

J'aime à croire que la vie est bien faite, et qu'elle m'offrira cette petite grenouille pour bientôt, parce que c'est le bon moment, parce que mon bonheur serait complet.


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